Les normes d’accessibilité sur la voirie ne concernent pas uniquement les aménagements finis. Elles s’appliquent aussi pendant les travaux. Pourtant, sur de nombreux chantiers, les personnes à mobilité réduite, les personnes âgées ou les poussettes sont confrontées à des obstacles majeurs, voire à des dangers.
L’accessibilité temporaire est une obligation légale, précisée par le Code de la voirie routière et les prescriptions techniques imposées aux entreprises. Il ne s’agit pas d’un simple “effort louable”, mais bien d’un droit fondamental. Malgré cela, les déviations piétonnes sont souvent mal signalées, les cheminements alternatifs peu stables, ou les trottoirs obstrués sans solution de contournement.
Le problème est double : juridique et humain. Sur le plan réglementaire, les manquements à l’accessibilité peuvent faire l’objet de recours, de sanctions ou de blocage du chantier par les autorités. Sur le plan sociétal, ils traduisent une absence de considération pour des milliers d’usagers. Or, ce sentiment d’exclusion peut devenir une source de tensions et de rejet du chantier.
Intégrer l’accessibilité dans la phase travaux n’est pas impossible. Cela demande une anticipation logistique, une vigilance dans l’exécution et parfois des solutions créatives. Mais surtout, cela implique de changer de regard : considérer tous les usagers, pas seulement ceux en bonne santé ou véhiculés. C’est aussi une valeur d’image forte pour les entreprises qui le font bien : elles démontrent qu’elles savent travailler pour la ville sans la fragmenter.
Respecter l’accessibilité temporaire, c’est allier conformité réglementaire et respect humain. Et dans un contexte de plus en plus exigeant sur la qualité des chantiers, c’est une manière claire de se distinguer par le sérieux et la responsabilité.
