Segmenter la communication selon les profils de riverains impactés

Les chantiers en milieu urbain affectent différemment les populations selon leur lieu de résidence, leur mode de vie ou leur rapport à l’espace public. Dans ce contexte, une communication uniforme, générique ou trop institutionnelle atteint rapidement ses limites.

Introduction

Les chantiers en milieu urbain affectent différemment les populations selon leur lieu de résidence, leur mode de vie ou leur rapport à l’espace public. Dans ce contexte, une communication uniforme, générique ou trop institutionnelle atteint rapidement ses limites. À l’heure de la personnalisation de l’information et de la montée en puissance des outils numériques, les collectivités territoriales peuvent gagner en efficacité en adoptant une stratégie de communication ciblée, fondée sur la segmentation des publics et l’exploitation maîtrisée de la data.

Mieux connaître les riverains pour mieux communiquer

Chaque chantier produit des impacts variables : nuisances sonores, coupures d’accès, perturbations de la circulation, modification des itinéraires. Mais tous les riverains ne vivent pas ces désagréments de la même manière. Une famille avec enfants, un commerçant, un senior, un cycliste ou un salarié en télétravail n’auront ni les mêmes attentes, ni les mêmes points de vigilance.

La première étape d’une communication ciblée consiste donc à segmenter les publics en fonction de critères géographiques (proximité immédiate, zone élargie), sociaux (profils démographiques), fonctionnels (usages de la rue, modes de transport) ou économiques (activité professionnelle ou commerciale sur la zone). Cette analyse fine, nourrie par les données disponibles, permet d’identifier les besoins d’information spécifiques et les modalités de diffusion les plus pertinentes.

Utiliser la data pour affiner la stratégie d’information

L’usage raisonné de la data offre aujourd’hui de nouvelles opportunités aux collectivités. En croisant les données territoriales (cartographie des foyers, types d’habitat, zones d’activités) avec les retours d’expérience issus de précédents chantiers ou les canaux de communication utilisés (inscription à une lettre d’information, abonnés aux alertes SMS, fréquentation des réseaux sociaux), il devient possible de concevoir des messages adaptés à chaque segment de population.

Cette approche permet non seulement de mieux cibler les contenus (ton, fréquence, niveau de technicité), mais aussi de sélectionner les bons supports : affichage de proximité, information en ligne, réunions publiques, newsletters ou dispositifs mobiles. L’objectif est de délivrer la bonne information, au bon moment, par le bon canal, à la bonne personne.

Vers une communication plus efficace et plus acceptée

Une communication segmentée ne relève pas seulement d’un souci d’efficacité : elle participe activement à la qualité du dialogue entre l’administration et les usagers. En se sentant mieux compris et mieux informés, les riverains développent une perception plus favorable du chantier, même lorsqu’il occasionne des désagréments. Ils deviennent des interlocuteurs plus réceptifs et plus enclins à coopérer.

Cette démarche suppose toutefois de garantir un équilibre entre personnalisation et équité d’accès à l’information. Elle implique également une vigilance éthique dans l’usage des données personnelles, qui doit se faire dans le respect du cadre réglementaire (RGPD) et dans une logique de transparence.

Conclusion

Segmenter la communication selon les profils de riverains impactés, c’est passer d’une logique de diffusion massive à une logique de relation personnalisée. En mobilisant les outils numériques et les ressources de la data, les collectivités peuvent construire une communication plus juste, plus réactive et mieux perçue. Une évolution qui contribue à renforcer l’acceptabilité des chantiers, tout en répondant aux exigences contemporaines d’information ciblée et de proximité.

Tom Chappaz
Tom Chappaz
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